dimanche 17 janvier 2016

Notre-Dame de Beaulieu, en Lozère.




Les vestiges de la chapelle Notre-Dame de Beaulieu, qui a accueillie selon la tradition orale un grand pèlerinage durant lequel Jean Chastel fit bénir son fusil et trois balles, en 1767, se trouvent dans les alentours du village de Paulhac-en-Margeride, en Lozère.
Henri Pourrat, dans son ouvrage "Histoire fidèle de la Bête en Gévaudan", écrit: "Il y'eut, - le souvenir en est resté - un grand mouvement de foi, d'espérance et d'amour. Le jour de la clôture fut jour de pèlerinage. Les paroisses allèrent en procession à la chapelle de N.D. d'Estours. Elle est assise sur une haute échine de roche, au voisinage du château de Besque, qui était celui du marquis d'Apchier. On dit que l'église de N.-D. du Puy et les chapelles de N.-D. d'Estours et de N.-D. de Beaulieu sont trois soeurs. C'est-à-dire qu'elles ont un air de famille. Rudes, gracieuses, toutes trois, tenant de la roche et de la fleur, comme la montagne, avec ses cheix de pierres sur les sommets d'herbe et ses fleurs de S. Jean, de S. Jacques, de S. Laurent, des autres saints de l'été, en rosaces rouges, roses, violettes dans le pâturage. [...]
Puis eut lieu un grand pèlerinage. Ce fut à N.-D. de Beaulieu, au pied du Mont-Chauvet et du Mont-Grand, dans ces étendues de gazon et de sagnes qui s'en vont vers le Mont-Mouchet. [...]
On vint donc au haut lieu, au bout de sa prairie. Les paroisses y étaient montées en procession encore, conduites par leurs curés. On chanta des cantiques, on fit brûler des cierges. [...]
Chanter d'une voix fausse l'Ave Maris stella, allumer ces cires de quelques liards, cela du moins les humains le peuvent. Dieu s'attend-il beaucoup plus de ses pauvres enfants ?
On était venu demander à Notre-Dame de délivrer enfin le pays de la Bête. On chantait. On priait. A l'offrande, Jen Chastel fit bénir son fusil. Il fit bénir aussi trois balles".