De récents événements m'ont incités à réfléchir quant aux positions que j'avais prises jusque là dans le cadre de ma passion pour la Bête. Il m'a été reproché, en effet, qu'un consensus était aujourd'hui établi concernant la nature de l'animal, selon qu'on ne devait pas dévoiler son identité par risque d'en choquer certains. Or, affirmer cela, c'est omettre deux choses essentielles. D'une part, tout le travail que j'ai pu abattre depuis 2011, sur ce blog et en-dehors avec à la clé, notamment, la découverte de la lettre de De Lacoste, qui ajoute vraisemblablement une année supplémentaire à l'histoire de la Bête, et d'autre part, mon implication concernant la question de son identité, que j'ai traité à de nombreuses reprises sur ce blog et sur laquelle je travaille encore aujourd'hui.
Cela étant, je ne démordrai jamais de mes positions concernant la certitude que je défends depuis longtemps maintenant, à savoir qu'on ne peut être totalement affirmatif en ce qui concerne la nature de la Bête. Et il suffit de connaître un peu le sujet en profondeur, au-delà des grandes lignes apparentes, pour se rendre compte qu'aucune des descriptions que nous avons à l'heure actuelle ne correspond parfaitement à un animal en particulier. Les vides certains dont souffrent toutes les tentatives d'identification aujourd'hui impliquent que nous restions, pour lors, dans le domaine de la supposition, et seulement dans ce domaine-ci. Tous ceux qui voudraient vous assurer du contraire, par quelque moyen que ce soit, ne seraient pas digne de l'histoire de la Bête et du mystère qui l'entoure, et, dans le même temps, une hypothèse, puisqu'elle s'articule toujours autours du conditionnel, suppose forcément un débat contradictoire, avec des avis pour et des avis contre.
Défendre cette réalité ne signifie donc pas faire entrave à la recherche, bien au contraire, étant donné que cela incite à la réflexion, mais surtout à la création. Et c'est uniquement de par ce potentiel de création que peuvent survivre la Bête et son histoire.
Quand un élément indiscutable viendra attester de telle ou telle vérité, alors, sans doutes, la Bête perdra de son intérêt, et il faudra songer à orienter la quête dans une autre direction et vers une nouvelle problématique. Car ici, en Gévaudan, une part de mystère demeurera toujours; tout de cette histoire et de cette époque n'a pas été retranscris, et les indications que nous posséderont n'ouvriront jamais qu'un champ large d'interprétations.
J'ai aujourd'hui 22 ans; l'histoire de la Bête me passionne depuis 10 bonnes années. Le blog est alimenté, travaillé dans les moindres détails depuis près de sept ans.
Je possède une trentaine d'ouvrages sur cette histoire; mes différents supports informatiques contiennent des dizaines et des dizaines d'écrits en tout genre sur le sujet (ébauches de projets, thèses, croquis, représentations de la Bête - dont une silhouette grandeur nature réalisée par mes soins -, notes sur certains détails du blog à améliorer, etc.). A la lumière de tous ces éléments, il serait donc aberrant, voire totalement malhonnête de considérer que je n'oeuvre pas pour la recherche dans cette histoire. En tant que véritable passionné, je sais simplement me montrer prudent lorsqu'il le faut, et je le suis d'autant plus aujourd'hui que l'expérience nous a maintes fois démontrée que rien n'est jamais acquis en ce qui concerne la Bête du Gévaudan.
Maintenant, je n'ai pas non plus la prétention de vouloir convaincre qui que ce soit. Ces mots, ceux qui s'intéressent profondément à l'histoire de la Bête les livreront aussi.
Une telle complexité nécessite des années de recherche, principalement parce qu'on ne fait pas la Bête sans certaines données essentielles qu'il est difficile de maîtriser.
En ce sens, l'histoire de la Bête n'est pas seulement une histoire d'animaux, elle est même avant tout une histoire d'Homme. Car tout ce que nous savons d'elle aujourd'hui, la connaissance des faits qui la composent, nous le devons uniquement à la main de l'Homme.
Chacun s'expose, en mettant les pieds dans cet univers, à revoir, toujours et encore, ce qu'il prenait jusque là pour acquis. La science, ici, n'en est pas vraiment une et le dérisoire prend souvent des allures inattendues.

Galilée face au tribunal de l'Inquisition catholique romain. Cristiano Banti. 1887.
1 commentaire :
Bravo , une bien belle description des réalités de l'affaire !
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