Scène de l'Inquisition: sorcières au bûcher. Gravure médiévale.
Le désintérêt progressif de l’histoire de la Bête est un phénomène qui sévit depuis de nombreuses années déjà. Les conséquences s’en ressentent d'ailleurs ici même, sur le blog, par une baisse légère de la consultation de ses pages depuis plusieurs années maintenant.
Pour comprendre cette soudaine perte d’attrait, il faut d’abord rappeler que l’histoire de la Bête n’est pour beaucoup qu’une légende, et qu'une légende, quelle qu’elle soit, même si elle ne meurt jamais, finit souvent par disparaître dans l’inconscient collectif.
Il semble, de fait, que la vague d’intérêt suscitée par la découverte, en premier lieu, des quelques documents rapportés, notamment, par l’abbé Pourcher dans son ouvrage "La Bête du Gévaudan, véritable fléau de Dieu" se soit finalement estompé. Cette passion qui durait depuis plus de 200 ans s’éteint donc peu à peu, et ne demeure plus que le goût amer, chez les plus chevronnés d’entre nous, d’une quête incomplète et inachevée.
Ce à quoi beaucoup ne pensent pas, c’est que le mystère de la Bête ne peut, à l’heure d’aujourd’hui, être parfaitement résolu dans la mesure où tous les documents que nous avons ne permettent d’aboutir qu’à des suppositions. Ainsi, il n’existe pas, à titre d’exemple, d’écrits qui identifie clairement l’animal qui se cachait derrière la Bête. Cette complexité dans le mystère conduisait jusque-là les intéressés à poursuivre sans relâche dans la voie de la vérité. Mais l’engouement populaire (à défaut d’être collectif au sein de la communauté même des passionnés) s’est malheureusement heurté à un problème de taille pendant de nombreuses années.
Le thème de la Bête du Gévaudan et la parole à ce sujet semblent en effet n’être réservé qu’à quelques individus dont le nom est à chaque fois repris dans les médias. Et encore, si ces gens-là prêchaient la liberté d’opinion et encourageaient de cette façon la recherche dans cette affaire… ! Il n’en est pourtant rien puisqu’à les entendre, le mystère qu’ils veulent prêter à cette histoire n’en est finalement pas un: pour eux, le débat n’a pas lieu d’être et la simplicité est un concept dont il faut s’imprégner l’esprit en ce qui concerne la Bête du Gévaudan.
Au-delà de ce paradoxe évident créé de toute pièce, il faut bien entendu souligner que c’est effectivement le discours de ces gens qui arrive en premier lieu aux oreilles de ceux qui s’intéressent à cette histoire, qu’ils soient passionnés de longue date ou tout à fait novice en la matière.
Un érudit du sujet aura depuis longtemps compris que l’histoire de la Bête est en réalité beaucoup plus complexe qu’on ne le croit. En revanche, un nouvel intéressé, confronté à cette banalité apparente, classera bien vite, dans la majeure partie des cas, l’histoire de la Bête au rang de légende sans saveur, dans la lignée folklorique des loup-garou et autres animaux fantastiques de la même vitrine.
Le circuit-court n’est donc pas à encourager en ce qui concerne la Bête du Gévaudan, et il faut à tout prix rétablir, comme il se doit, cette affaire à part entière dans la chronologie de notre riche Histoire de France.
C’est sur ce genre d’idées nouvelles que la recherche doit se baser désormais pour prendre un second souffle.
Aujourd’hui, l’affaire est certes usée par des années de simplicité et de non-incitation à la quête mais tout n’est pas perdu pour autant. Il faut permettre à tous les intéressés de pouvoir s’exprimer librement sur le sujet, sans crainte d’être jugé par cette forme de censure ultra catégorique qui s’est créée pour entraver le partage des idées quelles qu’elles soient. Il n’existe pas de détenteurs du savoir ultime; il n’existe pas de personnalités qui valent plus la peine d’être écoutées que d’autres dans cette histoire. Les passionnés ne sont qu’uns.
Doit donc absolument cesser désormais cette marginalisation des avis contraires; cette exclusion du principe-même de liberté de conscience et d’expression.
L’image véhiculée dans les médias d’information n’en sera que meilleure et la Bête du Gévaudan, petit à petit, retrouvera cette attirance qui a conduit tant de gens de tous bords à suivre ses pas autrefois.
1 commentaire :
Belle définition de cet inévitable constat . Félicitations pour faire arriver cette lucide clairvoyance au plus grand nombre , pas seulement à une caste limitée qui se pense unique au monde ! ...
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